Sinus hyperbolique

Fonction sinus hyperbolique
Graphe de la fonction sinus hyperbolique sur une partie de ℝ.
Notation
sinh ( x ) {\displaystyle \sinh(x)}
Réciproque
arsinh ( x ) {\displaystyle {\text{arsinh}}(x)} sur R {\displaystyle \mathbb {R} }
Dérivée
cosh ( x ) {\displaystyle \cosh(x)}
Primitives
cosh ( x ) + C {\displaystyle \cosh(x)+C}
Principales caractéristiques
Ensemble de définition
R {\displaystyle \mathbb {R} }
Ensemble image
R {\displaystyle \mathbb {R} }
Parité
impaire
Valeurs particulières
Valeur en zéro
0
Limite en +∞
+ {\displaystyle +\infty }
Limite en −∞
{\displaystyle -\infty }

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Le sinus hyperbolique est, en mathématiques, une fonction hyperbolique.

Définition

Sinus hyperbolique dans le plan complexe

La fonction sinus hyperbolique, notée sinh {\displaystyle \sinh } (ou sh {\displaystyle \operatorname {sh} } )[1] est la fonction complexe suivante :

sinh : z e z e z 2 {\displaystyle \sinh :z\mapsto {\frac {\mathrm {e} ^{z}-\mathrm {e} ^{-z}}{2}}}

z e z {\displaystyle z\mapsto \mathrm {e} ^{z}} est l'exponentielle complexe.

La fonction sinus hyperbolique est la partie impaire de l'exponentielle complexe.

Dans la géométrie hyperbolique, la fonction sinus hyperbolique est un analogue de la fonction sinus de la géométrie euclidienne.

Propriétés

Propriétés générales

  • sinh {\displaystyle \sinh } est continue et même holomorphe donc infiniment dérivable. Sa dérivée est la fonction cosinus hyperbolique notée cosh {\displaystyle \cosh } .
  • sinh {\displaystyle \sinh } est impaire.
  • Les primitives de sinh {\displaystyle \sinh } sont cosh + C {\displaystyle \cosh +C} , où C {\displaystyle C} est une constante d'intégration.
  • La restriction de sinh {\displaystyle \sinh } à ℝ est strictement croissante, concave sur ] , 0 [ {\displaystyle \left]-\infty ,0\right[} et convexe sur ] 0 , + [ {\displaystyle \left]0,+\infty \right[} .

Propriétés trigonométriques

Des définitions des fonctions sinus et cosinus hyperbolique, on peut déduire les égalités suivantes :

e z = cosh z + sinh z {\displaystyle \mathrm {e} ^{z}=\cosh z+\sinh z}
e z = cosh z sinh z {\displaystyle \mathrm {e} ^{-z}=\cosh z-\sinh z}

Ces égalités sont analogues aux formules d'Euler en trigonométrie classique.

De même que les coordonnées ( cos t , sin t ) {\displaystyle (\cos t,\sin t)} définissent un cercle, ( cosh t , sinh t ) {\displaystyle (\cosh t,\sinh t)} définissent la branche positive d'une hyperbole équilatère. On a en effet pour tout t {\displaystyle t}  :

cosh 2 t sinh 2 t = 1 {\displaystyle \cosh ^{2}t-\sinh ^{2}t=1} .

D'autre part, pour x R {\displaystyle x\in \mathbb {R} }  :

sinh ( i x ) = e i x e i x 2 = i sin ( x ) {\displaystyle \sinh(\mathrm {i} x)={\frac {\mathrm {e} ^{\mathrm {i} x}-\mathrm {e} ^{-\mathrm {i} x}}{2}}=\mathrm {i} \sin(x)} , d'où sinh ( x ) = i sin ( i x ) {\displaystyle \sinh(x)=-\mathrm {i} \sin(\mathrm {i} x)} ;
sinh ( x + y ) = sinh ( x ) cosh ( y ) + cosh ( x ) sinh ( y ) {\displaystyle \sinh(x+y)=\sinh(x)\cosh(y)+\cosh(x)\sinh(y)} , d'où sinh x = 2 sinh ( x 2 ) cosh ( x 2 ) {\displaystyle \sinh x=2\sinh \left({\frac {x}{2}}\right)\cosh \left({\frac {x}{2}}\right)} ;
sinh x = x n = 1 cosh ( x / 2 n ) {\displaystyle \sinh x=x\prod _{n=1}^{\infty }{\cosh \left(x/2^{n}\right)}} (obtenu en itérant la formule précédente) ;
sinh 2 ( x 2 ) = cosh ( x ) 1 2 {\displaystyle \sinh ^{2}\left({\frac {x}{2}}\right)={\frac {\cosh(x)-1}{2}}} .

L'utilisation de formules trigonométriques telles que tan ( 2 t ) = 2 tan t 1 tan 2 t {\displaystyle \tan(2t)={\frac {2\tan t}{1-\tan ^{2}t}}} permet aussi d'obtenir des relations plus anecdotiques, telle que (pour tout réel x {\displaystyle x} non nul) :

sinh ( x ) = 1 tan ( 2 arctan ( e x ) ) {\displaystyle \sinh(x)={\frac {-1}{\tan \left(2\arctan \left(\mathrm {e} ^{x}\right)\right)}}}  ;

voir également l'article Gudermannien.

Développement en série de Taylor

La série de Taylor en 0 de la fonction sinh {\displaystyle \sinh } converge sur ℂ tout entier et est donnée par :

sinh z = z + z 3 3 ! + z 5 5 ! + = n = 0 + z 2 n + 1 ( 2 n + 1 ) ! {\displaystyle \sinh z=z+{\frac {z^{3}}{3!}}+{\frac {z^{5}}{5!}}+\dots =\sum _{n=0}^{+\infty }{\frac {z^{2n+1}}{(2n+1)!}}} .

Valeurs

Quelques valeurs de sinh {\displaystyle \sinh }  :

  • sinh ( 0 ) = 0 {\displaystyle \sinh(0)=0}  ;
  • sinh ( 1 ) = e 2 1 2 e {\displaystyle \sinh(1)={\frac {\mathrm {e} ^{2}-1}{2\mathrm {e} }}}  ;
  • sinh ( i ) = i sin ( 1 ) {\displaystyle \sinh(\mathrm {i} )=\mathrm {i} \sin(1)} .

Zéros

Tous les zéros de sinh {\displaystyle \sinh } sont des imaginaires purs : z C sinh ( z ) = 0 z i π Z {\displaystyle \forall z\in \mathbb {C} \quad \sinh(z)=0\Leftrightarrow z\in \mathrm {i} \pi \mathbb {Z} } .

Démonstration

Soit z = x + i y {\displaystyle z=x+\mathrm {i} y} avec x , y R {\displaystyle x,y\in \mathbb {R} } alors

sinh z = 0 sinh ( x ) cos ( y ) + i sin ( y ) cosh ( x ) = 0 sin ( y ) = 0  et  sinh ( x ) = 0 y π Z  et  x = 0 {\displaystyle \sinh z=0\Leftrightarrow \sinh(x)\cos(y)+\mathrm {i} \sin(y)\cosh(x)=0\Leftrightarrow \sin(y)=0{\text{ et }}\sinh(x)=0\Leftrightarrow y\in \pi \mathbb {Z} {\text{ et }}x=0} .

Fonction réciproque

Graphe de la fonction argument sinus hyperbolique sur une partie de ℝ.

sinh {\displaystyle \sinh } admet une fonction réciproque, notée arsinh {\displaystyle \operatorname {arsinh} } (ou argsinh {\displaystyle \operatorname {argsinh} } ou argsh {\displaystyle \operatorname {argsh} } ou parfois s i n h - 1 {\displaystyle \operatorname {sinh^{-1}} } )[2], et nommée argument sinus hyperbolique. Il s'agit d'une fonction multiforme complexe. Sa branche principale est généralement[3] choisie en posant comme coupure les demi-droites ] i , i ] {\displaystyle \left]-\infty \mathrm {i} ,-\mathrm {i} \right]} et [ i , + i [ {\displaystyle \left[\mathrm {i} ,+\infty \mathrm {i} \right[}  :

arsinh ( z ) = log ( z + 1 + z 2 ) {\displaystyle \operatorname {arsinh} (z)=\log \left(z+{\sqrt {1+z^{2}}}\right)} ,

log {\displaystyle \log } et   {\displaystyle {\sqrt {~}}} sont les déterminations principales du logarithme complexe de la racine carrée complexe. En effet, si sinh Z = z {\displaystyle \sinh Z=z} alors cosh 2 Z = 1 + z 2 {\displaystyle \cosh ^{2}Z=1+z^{2}} , or e Z = sinh Z + cosh Z {\displaystyle \mathrm {e} ^{Z}=\sinh Z+\cosh Z} .

La restriction-corestriction de sinh de ℝ dans ℝ admet donc pour réciproque : arsinh ( x ) = ln ( x + 1 + x 2 ) {\displaystyle \operatorname {arsinh} (x)=\ln \left(x+{\sqrt {1+x^{2}}}\right)} .

Cette branche principale est holomorphe sur le disque unité | z | < 1 {\displaystyle |z|<1} et y admet le développement en série entière :

a r s i n h ( z ) = z + n = 1 + ( 1 ) n 1.3.5 ( 2 n 1 ) 2.4.6 ( 2 n ) . ( 2 n + 1 ) z 2 n + 1 {\displaystyle {\rm {arsinh}}(z)=z+\sum _{n=1}^{+\infty }(-1)^{n}{\frac {1.3.5\dots (2n-1)}{2.4.6\dots (2n).(2n+1)}}z^{2n+1}} .

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

  • la fonction sinus hyperbolique, sur Wikimedia Commons
  • la fonction argsinus hyperbolique, sur Wikimedia Commons

Références

  1. La norme internationale ISO/CEI 80000-2:2009 recommande sinh.
  2. La norme internationale ISO/CEI 80000-2:2009 recommande arsinh.
  3. (en) W. Kahan, « Branch cuts for complex elementary functions or Much ado about nothing's sign bit », dans A. Iserles et M. J. D. Powell, The State of the Art in Numerical Analysis, Clarendon Press, (lire en ligne), p. 165-210.
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